Aujourd'hui, l'hypothèse de la DCF la plus cohérente (car en génétique on parle toujours d'hypothèses) est qu'elle subit un déterminisme polygénique à effet de seuil.
Quid de cet effet de seuil ?
Imaginons que la DCF est gouverné par 3 gènes, A, B, C.
C existe sous les formes alléliques, C1 et C2.
Les deux provoquent la DCF mais seulement s'ils sont activés au moins par B2, B3 aggraverait C.
Mais voilà !
B (1, 2 ou 3) ne peut activer C que s'il existe sous la forme allélique B2, B3 aggravant encore plus C, B1 inoffensif.
Il s'agit donc d'une réaction en chaîne.
B1 -> C2=> A
B2->C2 => C
B2->C3 => D
B3->C2 => D
B3->C3 => E
Rebelotte, B2 (et donc B3) ne serait actif que si A existe sous la forme A2.
Marions deux chiens (pour faire simple, on les prend tous les deux homozygotes pour les 3 gènes concernés) exempts de DCF et supposons que le père est :
A1/B3/C1, cet individu est A/A en évaluation de DCF, bien qu'ayant l'allèle C1, celui-ci n'est pas activé, puisque B3 n'est pas activé par A2
La mère est:
A2/B1/C2, elle est aussi A/A car, bien que possèdant C2, celui-ci n'est pas activé par B1.
Le résultat va bien sûr donné des chiots A/A et patatra, un sur la portée va hériter de :
A2 (de la mère)/B3 du père/C2 de la mère et Bingo
=> A2 active B3 qui aggrave C2.
Le chiot se révelera D ou E, unique ou un faible nombre sur la portée alors que les deux parents, exempts de DCF, statistiquement donnait naissance à de nombreux chiots exempts eux aussi de DCF.
Ce qui explique que ce soudain "emballement", qu'un mariage de A conduise à un chiot E,
c'est l'effet cumulatif des allèles, qui pris indépendamment paraissaient inoffensifs.
C'est cela l'effet de seuil.Expliqué d'une autre manière
- Citation :
- Comme beaucoup de phénomènes sous la dépendance de gènes mineurs, dont les petits effets sont "cumulatifs", il faut souvent une certaine "dose" de polygènes additionnant leurs effets dans une certaine direction : c'est-à-dire qu'il y a un effet de seuil à l'expression du phénomène.
Ainsi, deux chats peuvent porter des polygènes "favorisant" la phæomélanine, mais chacun en-dessous du seuil où elle s'exprime intensément ou "jaillit" sur le poil... Mais ils peuvent donner naissance à des chatons avec beaucoup de rufisme, "additionnant" les polygènes de papa et les polygènes de maman... Surprise !
http://www.ailuropus-mainecoon.com/genetique/rufus.htmlProchaine fois :
Héritabilité de la DCF et environnement.