Quête & Pistage

Voilà deux activités qui sont différentes mais néanmoins réunies dans la chasse, notamment du dogo.

Mais d’abord , qu’est-ce qu’une odeur ?
Tout corps vivant va dégager des composés volatils qui vont constituer son odeur.

Ces composés, certes volatils, vont finir par retomber au sol. Ils constitueront la piste.

Il suffira alors au chien de remonter la voie vers des composés au sol de plus en plus dense. Cela le ménera jusqu'à l'animal lui-même.

Pour la quête, A BON VENT, le chien va percevoir les odeurs, encore suffisamment volatils, pour être portées par le vent à ses organes olfactifs. Le chien ne piste pas, il quête.

La quête, c’est le chien d’explosif, de drogue, de décombre, qui tente de percevoir les effluves des composés recherchés, amenés au hasard des courants de la pièce ou du vent en extérieur.

Quand le chien va rechercher l’odeur initial de l’enfant ou du malfaiteur pour remonter le plus loin possible, cela devient alors du pistage.

Le chien d’avalanche va pratiquer les deux puisqu’on va faire « remonter » le chien en partant de plus bas que le dernier endroit où le skieur a été vu (la neige descendante aura entraîné les odeurs vers l’aval) si possible.

Un cadavre dégage "aussi" des odeurs "chaudes"
=> Même mort depuis qq jours ou heures, vos chiens les retrouvent non pas en pistant mais en quêtant jusqu'au cadavre qui exhale.
La subtilité du chien de décombre est donc de garder sur l'odeur humaine "vivante" et non des cadavres ou viandes des frigos ou congèles des habitations détruites. Plus on avance, plus le chien aura de mal à localiser l'humain vivant (perte et dilution de l'émanation recherchée).


Quelles sont les méthodes de chasse qui requièrent quête et/ou pistage ?

La caractéristique pour la quête, c'est que le chien perçoit directement les émanations dans sa truffe.
C'est le cas d'un chien d'arrêt sur gibier à plume (mais aussi à poil)
Celui-ci volant (celui à plume, pas le lapin ), il ne peut donc laisser une piste au sol (était-il nécessaire de préciser cette évidence lol)

Le chien perçoit donc l'odeur du gibier amené par le vent.
Même principe pour le chien de détection, décombres, explo ... le chien ne remonte pas une piste, il perçoit l'émanation.
=> D'où l'intérêt de placer le chien dans le sens du vent mais aussi aux chasseurs de ne pas se faire localiser.
Le vent est donc un allié mais aussi un élément perturbateur, il dissipe également les émanations.

La différence réside donc sur "l'ancienneté" de l'odeur qui va de pair avec sa présence "aérienne" ou au sol.

La quête impose donc une proximité dépendante des conditions aéroclimatiques.

Et puis il y a les chiens courants, qui vont remonter une piste :

Sur la piste, le chien perçoit les odeurs qui sont au sol (ou herbes, feuilles, branches), pour remonter de la plus ancienne à la plus chaude et ainsi pister jusqu'à l'animal.
Le vent et les ruses de l'animal vont le gêner dans cet exercice et parfois le chien remonte une piste à l'envers. C'est alors au propriétaire de bien repérer les indices comme les empreintes par exemple (si on les trouve lol).

Le chien qui piste démarre sur des odeurs froides, il faut donc un chien motivé par ce qu'il fait car cela demande beaucoup de concentration. La motivation passe par savoir ce que l'on recherche.
Le chien remonte la piste puisque les odeurs se relèvent pour qu'au final le chien quête.
C'est pour cela qu'en pistage artificiel ou naturel quand le chien chauffe et ne piste plus et relève la tête c'est qu'il sait que l'animal n'est plus très loin.
L'animal ruse alors en tentant de masquer son odeur avec celle de ses congénères ou d'autre espèce, on dit qu'il donne le change.

Tous les chiens sont chasseurs et ont un parfait odorat, la subtilité est de leur apprendre à s'en servir pour servir l'homme
Qui peut le plus peut le moins, ainsi un chien qui piste, saura quêter.

D’ailleurs, c’est le cas pour les pisteurs, qui une fois qu’ils ont lancé l’animal de chasse, ne mettent plus le nez au sol.
Ils remettront le nez au sol s’ils viennent à se faire distancer.

En Argentine, Il n'y a pas de contrainte de choix de l'animal de chasse, ni de limite de territoire de chasse.
Les dogos fonctionnent donc en quête.
Plus ou moins aidés par des galgos, ils rattrapent alors le sanglier.

Pour la France, les conditions sont différentes.
On ne peut pas suivre n'importe où en 4x4 (interdit) ou à cheval (les territoires sont plutôt petits).
De plus, le sanglier, animal très craintif et prudent, se remise dans des endroits extrêmement dense en ronciers et taillis (d'où l'inutilité du cheval pour la France).
C'est là que la notion de pistage prend son importance.
Le pistage permettra au chien de remonter (parfois sur plusieurs 100 aine de m), avant de percevoir une effluve, jusqu'à proximité de la remise.
On utilise alors un chien de pied, ou le dogo le plus doué de l'équipage, quand il relève le nez, et les autres dogos aussi, c'est que le sanglier n'est plus très loin.
Cela s'appelle un rapproché.

En France, le dogo peut être utilisé comme rapprocheur.
A partir d'une piste plus ou moins récente, le chien va se rapprocher du sanglier puis le lancer, c'est à dire le forcer à quitter sa remise.
et si ce dernier ne veut pas, c'est encore mieux.